Le son de la trompette
Mon père a joué de la trompette
Sous l’arbre des mémoires
Inoculant à l’enfant
L’offre de sauter à pieds joints
Dans la grande flaque d’eau
D’après l’orage
Sur la route en terre battue.
Concrète est la quête
D’aller quérir chez les démons
La métaphore de la mélancolie
Avant de passer de chambre en chambre
D’histoires abracadabrantesques
Au vase des suspicions
Sans l’ombre d’un regret.
Le corps est de structure fragile
La fleur est lumineuse
Jeton glissé dans la fente
Inaugurons le bon endroit
Orné de brumes passementières
Où déposer besace
En pensant à toi.
Écarte le cruchon de ma gorge
Presse sur mon cou quelque plante médicinale
Sois silencieux
Juste auréolé du bousillement des insectes
À dégager un son
Le son de l’existence permise
Au cruciverbiste des bras en croix.
Secoué de spasmes
Le ventre s’est révélé
Cicatrice bourrelée
Au sortir de la caverne
Vive et altière
La Reine portant en elle
Son propre accomplissement.
Décision prise
Happé par le désir
Il s’est couché dans les blés mûrs
Sur la femme au vélo renversé
Intuition culminée
De prendre l’histoire à rebours
En cette entrée en guerre.
Le café avait bon goût
Sur la terrasse de la gare
À regarder les trains passer
Pas plus de dix minutes s’entend
S'écoulant
Sans trop de détails à fournir
Entre le cœur et les poumons de la discorde.
Le plissement des yeux
Rapproche les arbres de la roche
Protubérance de l’anneau vernaculaire
Des mots de tous les jours
Mis entre parenthèses
Sur le dévers d’une cupule
Berceau d’une poupée de chiffons.
Les failles et crevasses béantes
Blessures secrètes des mouvements de la terre
Se sont ouvertes au zénith
À midi pétant
Pieds nus dans le sable humide
À quémander le gîte et le couvert
Après avoir erré le long de la falaise.
À table malgré tout
Faisant bonne figure
Les années ont passé
Le hasard à saupoudré de sucre glace
Le revers de la main
Glissée dans la goule béante
De la Grande Vivrière.
Fleurs en pubis
Poussées là avec si peu d’humus
Avons rejoint posément
L’histoire à dire
Quand billets d’avion payés
Rentrer à la maison
Mariage programmé.
Amaigri
Sur l’aire de dépiquage
Avons fait place nette
Pour glisser l’œil dans le trou
Au seul souci
De rendre net
Le son de la trompette.
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