L'œuf de l'art
Aimé de toi
L’œuf de l’art
La pierre
Le caillou
Pondu là
Entre les Êtres et les Choses
Embrassant la diversité des pas
En refusant toute excentricité.
Paysage de fleurs et d’oiseaux
Dernier éclat de la mousse
Souffle de la source
Élevant le nuage des humeurs
En variations subtiles
Jusqu’aux confins d’un murmure.
Forme puisée
Propice à l’incitation
Du haut des murs de Babylone
Ouvert de toutes ses fenêtres
Vol des grues par nuit de lune
Adouci au loin
Par l’émergence des phrases isolées
La trame du vivre ensemble
Au cœur de l’homme.
Palmeraie
Aux jeux phoniques délicats
Élaborant symphonie langagière
Cordes vibrantes
Pure résonance
D’un regard qui sait voir
Œil scrutant le paysage
Imprégné de substances
Appuyant la dilatation de la coquille
De pulsions saccadées
Signant de son sang
Le suprême aboutissement
De la rotondité.
Circularité inextricable
Rehausse des désirs informulés
La vision de l’infini
Vibration sobre et élégante
D’une plasticité énamourée
Aux interférences complexifiées
Que le mystère adombre
Au sortir de l’errance
Ombre offerte
Comme carénage d’un cercle
Propulsant hors toutes
Les notes manuscrites
De la confession orale.
Embrasse l’un
Cultive l’autre
Brume des désirs
Le tapotis des doigts
S’adonne à l’universelle présence
D’un balancement prolongé
De traces non traces
Sur le visage sage.
La bête est creuse
La montagne déserte
Personne n’est en vue
L’écho des voix
Somme d’arrimer le socle
Aux cornes du cerf de circonstance.
Refuge des oubliés
Inaugurant
Le plan céleste-terrestre
Par la visée de sélection
De l’ordre vécu et rêvé
D’un déploiement d’ailes
Aux confins visibles et invisibles
De la beauté
Répandue irrévérencieusement
Zeste des fruits mûrs
Le déjà-là
De la levée inaugurale
Du bâton de plumes
Sous le regard vif et profond
De celui qui
De celui quoi
De celui qui pour quoi
Mêle argile et eau
Au service de qui vit.
(œuvre de Martine Cuenat )
1543