Il faudrait planter un frêne
Me suis promené
sur le sentier entre les blés
piquetés de coquelicots, bleuets et marguerites
houppes céréalières
que le vent peignait,
amples ondoiements,
vagues d'un océan bruissant
exhaussant le vert tendre des épis.
Y'avait le don de soi
l'abandon à la nature
la vie dans son mystère
en sa sainte coquille
au gré du sourire d'un soleil
clignant des nuages
à mesure de son avançée.
Y'avait l'ancrage
de la maison de pierres noires
vaisseau familial arrimé
au bout du chemin
à vue derrière les ruines des Matillou
y'avait la chaleur
du grand'père
des parents
des enfants
pelotant
les paroles de sieste
entre journal et tricot.
" Il faudrait planter un frêne
pour avoir de l'ombre. "
Ce fût fait.
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