Des cris
Des cris
l'appel des mots de miel
l'ultime comme roc
sur lequel retentir .
Le claquement sec de l'orage
dégoupille ses vasques d'eau
au caravansérail des rencontres .
Femmes
en coursive haute
le regard musique
leurs pieds dans le dur d'un granite .
Elles chantaient
clameur gutturale
montée des désirs
puisant une énergie de louve protectrice
sous l'amoncellement des feuilles mortes .
Transe en sous-bois
les trompes raccolèrent les défaits de la nuit
chiens battus recroquevillés
au dévers des choses dites à la va-vite .
Il inventa la ronde danse
L'infinie lumière éperonnée
à l'avant du charroi
les jambes flageollantes
aux portes du temple .
Mon âme
élevée d'un léger signe de la main
à l'aplomb d'une joie vespérale
vers l'envol de l'oubli .
S'alignent les sourires
les hochements de tête
sous les cintres de la scène
sans applaudissement
au juste silence en soi
coquillage vermeil
retenu par la respiration .
Nous nous mîmes en marche
devant l'inconnaissable
cherchant la clé de la cité
de niveau en niveau
comme pour être là
le coeur en fête
dans d'improbables infractuosités .
L'homme vert sortit du bois
la chevelure lichens
le souffle dragonesque
l'allure souple
l'appareil photo en bout de bras .
Il suffisait ...
et pourtant
les hardes ne nous couvraient plus
la moue aux lèvres
les yeux piquetés d'ardentes échardes
le pourtour de nos suggestions
en limite de rupture
les chevaux éructèrent
il y avait tant à faire
le sable coulait de l'écarté des doigts
un petit tas se forma
nous y mîmes notre espérance
notre joie
notre peine même
à l'arrivée d'un enfant faisant château en bord de mer
en reflux des vérités .
L'ultime en un claquement sec
rompit les amarres d'avec l'illusion .
Tout s'écroula
il y avait à vivre .
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