Tu ouvres l'œil , tu fermes l'œil
Tu ouvres l'œil
tu fermes l'œil
et ton doigt sacré
montre le chemin
si loin, si proche
objet sans objet
nudité absolue
le coloriage qui t'anime
est épaisseur impénétrable .
Elève - toi
sois l'aigle glatissant
cueille les grappes de la vigne
éponge ton front
caresse le chien qui passe .
Ô homme,
ô femme
irradians ensemble
la mandorle des saisons .
Cloches, croches,
au son du tambourinaire
soyons le verbe des officiants
carène de la rumeur processionnaire
claquement de bannière
sous le linteau des entrées
présence coutumière
du paladin sous la coupole
en quête de lumière .
Il n'est d'Être réalisé
que l'acrobate
élevé par les houras
au sommet de son art
sourcilleux devant la demande
écartelé par les voix angéliques
prêt à tendre son miroir concave
à celui qui, au petit matin
effectuera le retournement .
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( Détail d'un tableau de Manon Vichy )