De petits sabots vernis
De petits sabots vernis
sur les touches du piano
à la demande des jours terribles
éparpillaient mille feuilles du vieux cerisier
tel lourd froissement des robes épaisses
hors de l'enclos du Cros.
Volets ouverts
donnant sur le four à pain
accoudé sur la planche fenêtrière
il y avait labyrinthe aux valeurs océanes
de songe et d'amour
sans que le lait bouillît.
Emettent en surface
de sagesse écrue
la soutane et la camisole
des grands hommes d'esprit
ces gardiens besogneux
bels anges des cieux.
Firent un pas de trop
sur l'autre rive
à faire sauter la courroie des mots
que le facteur invisible
oublia de nous déposer
sans l'ombre d'un détour.
Passe-moi ton extase
toute chaude sous le voile
à découvrir ton visage
horloge des attentions friables
qu'arpente au fronton déraisonnable
le mille-pattes furtif des commisérations.
Si belle et vengeresse
petite sœur des serrures
par les deux bouts de la lunette
sur le banc de gare
les yeux dans les poutrelles métalliques
à joindre les mains vers l'oiseau mélodieux.
Le chaos en point d'orgue
la chapelle des bois fumait
d'un dernier incendie
à contempler
dans l'allée des hêtres
notre délivrance testimoniale.
Et renaître
à mi-mots de douce estime
sur le pas de porte
entre le frêne et le tilleul
le temps que met la goutte d'eau
de s'arrondir devant la main tendue.
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