Foyer auvergnat, pavillon numéro quatre
Les femmes sont amoureuses
et les hommes solitaires.
Ils se volent mutuellement
la solitude et l'amour.
Ô la nouveauté du souffle
de celui qui voit
une étincelle solitaire
pénétrer dans la rainure du jour !
Il faut réapprendre
à frapper le silex
à l'aube
et s'opposer au flot des mots.
Seuls les mots
les mots aimants
matériels
vengeurs
redevenus silex
clouent leurs vibrations
aux volets des maisons.
Dans ma jeunesse
le monde était un blanc chaos
d'où s'élançaient des glaciers rebelles.
Aujourd'hui
c'est un chaos sanglant et boursouflé
où l'être le mieux doué
n'est maître que de la bouffissure.
Le train disparu
la gare part en riant
à la recherche du voyageur.
Aromates chasseurs.
Il est des cas limites
où retentir à l'évènement
la délivrance de la vérité doit rester secrète
où nous devons souffrir pour la garder telle
où la nommer
c'est déloger la clé de voûte
qui précipitera au sol tout l'édifice.
Mais comment apprendre sur le tard ?
La parole écrite s'installe
dans l'avènement des jours comptés
sur une ardoise de hasard.
La parole ne témoigne pas
avant le fondement
mais répond
entre deux vapeurs humidifiantes.
Ma mémoire est une plaie à vif
où les faits passés
refusent d'apparaître au présent.
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