A petits sauts à petits pas
A petits sauts à petits pas
au gré des épreuves
j'agitte ma clochette de lépreux pénitent
d'eau et de vent mêlés
à l'aube d'une mission
quant passent les saisons
et que de s'émerveiller sur le temps qu'il fait
fasse sécession avec la raison.
Jadis je vivais
en sa complexité j'étais le tube
qui d'un monde l'autre
faisait son devoir au glissendo des émotions
plus apte à essorer le trop plein des vasques
que de contraindre le maître des lieux
à réagencer les plaies et les bosses
du corps démembré de la reconduction.
A coups de dents, de mots et d'apostrophes
j'étais la loi
et produisais à qui mieux mieux
ordres et désordres
sur le râble de la beauté
enjambant au gré des circonstances
les vestiges d'une forêt primaire
que les tempêtes avaient reconstituée.
Puis vint l'époque des constructions
où foin des poutrelles d'amour élevées vers le ciel
je fabriquai les faux papiers de la reconduction
la maison, la famille, la sécurité
et qu'au milieu de ces facilités
je rognai les rigueurs de la danse nuptiale
et rapai les trémolos du meilleur et du pire.
Ma vie se lovait
au cimetière sidéral des crucifiés de la veille
reflets des nuages de l'instinct
quant la rivière d'ombres naissantes
charia une poupée
qu'une pièce de tissus agitée le long de la balustrade
capta telle véronique
le visage aimé de l'ascensionné.
Aujourd'hui je Nomme
et ce n'est pas une petite affaire
que cette châsse accrochée sous un bas-côté
à refléter par le travers
les caresses d'autrui promulguées à l'encan
par un vitrail parcimonieux
que faisait danser les chants de miséricorde
d'une brassée de gui et de houx ourdie de mystère.
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