Menine douce
De la poche pelucheuse
J'ai sorti la menine
Des prés et des sous-bois
Petite main dépliée
Offerte à qui connaît la douceur des primevères
Quant un rai de lumière embrase la clairière.
Avec le feutre rouge
Sur la paume rose
j'ai dessiné deux yeux clairs
Les yeux du bonheur
Et puis la bouche au sourire si fin
Que le nez a surgi ragaillardi.
Derrière il y avait foule
Qui ne demandait qu'à voir
Ce que cet uluberlu trafiquait
dans ce silence religieux
Que le regard enveloppait
De vrilles énamourées.
Et pour cause
Il y allait de la survie
De l'être de chair et d'esprit
A éprouver le scintillement des mots de braise
Sur le carrelage frais
Des hôtes de ces lieux.
Et ça montait montait
comme Saint chrême en carême
Ces carresses fleuries
Tel vol d'hirondelles
Vers la liberté retrouvée
Des noces ardentes.
Et la petite main se mit à parler
D'une voix si douce
Que les tiges végétales se penchant vers elle
En un ballet incessant
Se mirent à tresser d'ancestrales guirlandes
Que le miroir multipliait à l'envie.
" Viens ô muse parfaite
de terre et de parfums mêlés
nous confondre
en réalisation de la beauté ".
( encre de Pascale GERARD )
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