La Cène du Vinci
Naguère il y eut prise d'air
Pour pommes rouler à terre.
Assises là bibliquement
Marthe et Marie en face à face.
Le poisson et l'oiseau
Refaisaient le parcours de leur rencontre.
Son et eau de leur discours
Eclaboussèrent la fontaine d'une ombre furtive.
A ne plus mettre un coquelet
Dans la marmite, se dirent-elles.
Les sous-mariniers de l'entente cordiale
Y crurent comme au temps des puces molles.
A dire à redire à maudire
Les mots étaient de braise.
Pour que main en retombée du corps
Faire un cœur de leurs doigts fins.
Ecume en commissure des lèvres
Il fallut se replier.
Notre Sœur était là
Et pûmes lui glisser par l'opercule
Les papiers de la recommandation
Que nous avions préparé
Pour le mur des lamentations
Mais que la grève des aiguilleurs
Nous réorienta
Vers cette tonnelle paradisiaque
Où claquer des dents
Est moindre mal
Quand dans la saulaie
Couinent les corbeaux
Préparant une nuit de silence
Ridulée par un vent frais
Appelé par ici
Le Briennon des enfants
Façon d'accueillir le souvenir
Des garçons et des filles
Se retrouvant au lavoir
En tête à tête avec les étoiles
Pour cheminer vers l'au-delà
Affectueusement
Sans formalité
Comme voyageurs de la Joie
Dépliant leurs paniers
Cliquetant du choc des couverts
Devant la Cène du Vinci.
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