Roulent les émotions
Roulent les émotions
sur la route des vacances
quand sautent les bouchons.
Depuis le commencement elle était là
l'immense obscurité
à la barbe humide de varechs.
Elle avançait
comme un battement de cœur sourd et lent
elle ne pouvait faire que ça.
Et ça prenait des années
là où elle avait été
à l'ombre des citronniers.
Le temps aux bordures horlogères
clignait de ses étoiles
comme on fume un pétard.
Sans us ni coutumes
les lambeaux de papier peint
faisaient sonner leurs clochettes.
Graffitis de mes nuits
scotchés sur les murs de la cité
les ronds de jambe en plus.
Confettis de lumière plein les yeux
les mains croisées sur le ventre
attendre les mots heureux.
Sur le pont du nord
un bal y est donné
pour quelques doublezons.
Petit homme des rêves
aux jambes fines
montreur d'ours
à son corps défendant
vers un bel horizon
parti à reculons
les nerfs en pelote
en abstraction
au pays des sphères
telles gouttes de sueur
tombant à déraison
sur le couvercle métallique
des heures creuses.
Plein le ciel
les yeux de Marlène
inondèrent de pensées
les sommets enneigés
de tendres roucoulades
d'étreintes et de choses écloses
l'espace d'une nuit
à parer le bouquet de flamboiements
alors que le Verbe infini du poète
efface l'objet
pour se dépouillant
être la chose qu'il dit.
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