Ecrire pour peu que le vent vienne
Ecrire c'est aller
là où s'arrête le visible.
Ecrire
c'est valise faites
ne plus savoir où l'on va.
C'est être
devant le grand mur aux pierres sèches
repère des vipères
et des trésors mêlés.
C'est arriver au port
après avoir erré
de rivage en rivage
en distraction des tempêtes
et autres suffisances.
C'est ne pas y être
quant on vous attend
le doigt sur la couture
en érection lente
hors les traces du reflux.
C'est vivre
avec légèreté
juste avec douce insistance
en se penchant sur son cœur.
Si faible sois tu
tu pourvoiras
à ton besoin d'élévation,
cet espace
où respirer les grandes randonnées
au soleil de l'esprit.
Ecrire
c'est n'y être plus.
Ecrire
c'est être un bouchon de liège
sur la mer des outrages
à palper de tous ses doigts
les anfractuosités de la fadaise
signes avant coureurs
des onctuosités de l'âme.
Ecrire
c'est aussi,
seul,
franchir le seuil de sa maison
pour rien.
Ecrire
c'est chercher ce qu'on a déjà trouvé,
simple idiot du village
en quête des photons de lumière.
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