Chatteries
Une image et un texte
Regardauvergne
Histoire d’Auvergne
Histoire osée
Histoire d’oser
Histoire dosée.
L’image
L’image n’est pas là
Pour donner sens à l’ensemble
Pour illustrer
Pour teinter le texte, lui donner des couleurs
Pour tintinnabuler,
Pour secouer le texte
et en extraire les impuretés et les beautés.
L’image est autre que le texte et elle rencontre le texte
Un en-soi rencontre un autre en-soi.
Deux univers se font face
Se glissent entre ces deux mondes
la quête d’une Réponse à donner à l’offre
Et si naissent les comparaisons, les rapprochements, les connivences,
c’est le clic-clac de l’imaginaire qui s’ouvre.
Le texte
Un météorite qui tomberait devant soi, en soi, par surprise
Un fait
Une impasse
C’est le comparse qui apparaît
L’autre Moi venu d’ailleurs
Goulu d’ail à point d’heures
Bien sûr que c’est moi qui ait écrit ça
Et pourtant il me semble qu’il y ait bien plus que du moi dans ces vers,
ce vertige, cette verrine aux effluves épicées.
Que sont ces débris ?
Chaque syllabe, chaque mot, phrase, sonorité, silence est rattaché à une parcelle de vécu
Tout élément peut être daté, répertorié sur la ligne de vie
Chaque carte participe du château de cartes convoqué en pour altière construction
L’objet château-de-cartes se mue en sujet pour devenir sœur-Anne-la-multiple
qui sur la plus haute tour perçoit dans le lointain le nuage qui poudroie
Le vent qui monte, alors, enfle et souffle le château
Sur la plaine aux alentours les cartes éparpillées prennent la couleur du temps.
Il reste alors à ramasser ces vestiges blanchis sous le harnais,
les humer, les nommer, les rassembler, les grouper selon le codage du moment
pour constituer un puzzle et conter par le menu les histoires
qui émergent, suggérées, révélées par ce qui est là, devant soi, en soi.
L’élan du cœur, de l’esprit et de l’âme fait le reste et s’engager dans une active production fait du bric à brac du passé, de l'inconscient, de l’émotion, des valeurs, de la réflexion et de l’habilité syntaxique du moment où l’Eternel- Retour rassure et justifie notre disposition à nous transformer dans le grand retournement.
« Crottes de bique
De mon désir
en souliers vernis
la varlope rit
au parti pris
de c’que tu dis. »
Le premier agencement fait, il est temps de se mettre à distance, pour comprendre, prendre avec, en orientant le « regard absolu » vers cet au-delà où je suis.
Entrons par la porte dérobée dans le mystère fait de recensions où lâcher les chevaux de l’imaginaire/imaginal sur le foirail des libertés.
L’image et le texte réunis deviennent la table de fête servie entre moi et l’Autre, le lecteur, le passeur, le pasteur parti faire paître la troupe là où l’herbe fraîche et drue transfigurant l’affamé en réceptacle de l’écho ressent au profond de soi-même ce qui masque et démasque le chemin à parcourir.
L’Appel est lancé.
Les montagnes s’écrouleront, la bise glaciale ravagera végétaux, animaux et humains, les planètes s’entrechoqueront, le étoiles s’embraseront pour se rejoindre.
Nous ne serons plus, nous serons RIEN, et l’esprit stellaire sera TOUT jusqu’au coup de gueule d’un hasard de circonstance convoquant le monde nouveau à faire formes et figures sur fond d’Univers.
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