Enfants de la conscription
Démarche fine et légère
Il oscillait comme cherchant un appui
Pour s'arrêter de glisser.
Les murs n'avaient plus de plafond
Juste le support oblique d'une poutre
Barrant la nuit étoilée.
C'est là que poussait le champignon
Élevé en sous-main par les radicelles des humains
Résistantes aux intempéries.
Et ne parlons pas de la volée de l'escalier
D'où provenait l'indécence
Des lanières de caoutchouc.
Ils y retourneraient
Tel silure en eaux troubles
Vers le déversoir de la Centrale.
Fibule de l'ami
Enfoncée dans la gorge de l'ennemi
Visages impassibles posture incandescente.
L'acte était de justice pure
De l'âme recouvrant ses ailes
Libérée de la matière impure.
La mousse silencieuse
Recevra nos pas de loup
Pour vivre et aimer.
Puis croyance absurde
Fumer le cigare
Sur le cadavre de l'Honni.
C'est un métier dangereux
Que d'être le porion des mines de charbon
Il se pourrait que l'aube vienne.
La hulotte nous réveille
Krouitt ! krouitt !
Un ricanement pour de bon.
Et le jour effaça les ombres
Pour énergie de lumière
Étendre le drap recueillant la rosée.
Reste le silence à observer
Alors que s'éveille le merle
Entre les bâtiments de la cité.
Une branche du rosier s'est cassée
Après le vent de la nuit
La liesse du matin.
Et ce fût sans témoin
En absence de tout danger
Que de marcher chez les vivants.
Et s'il se mettait à pleuvoir
En retour de promenade
Cela serait de bon aloi.
Pluie neuve
Rires de joie
Faisons sciure de ce bois.
Hep ! Taxi
Tendez-moi le potage
Avant que ne se salisse le calepin.
Réunion chez les Petites Sœurs des Pauvres
Des enfants de la conscription
Aptes à défendre la patrie.
Que de tuhu-bohu
Dans les jardins épargnés du chagrin
Pour peu que l'œil s'ourle d'une larme.
Il y avait fête
Et pour toujours
La clarté ferait décision.
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