Une seule phrase
Une seule phrase
Et tout se délie
Hors ces sacs de jute
Remplis à raz bord
Après ma mort
Où j'ai ouvert les yeux
La première fois
Pour entendre le chuchotement
À l'oreille de l'agonisant
Parole désuète
Ou manque de parole
À se faufiler
Goûteur de vie
Après la pluie
Devant le parterre
Couvert d'herbe bien verte.
Trois jours comme ça
À ne jamais se lasser
Sur le pas de porte
À ouvrir l'esprit
Coquille cathédrale
À l'impatience vraie
Alors que se tenait
À califourchon sur la clide
La folie du monde
En son extrême lenteur
Dépliée le temps d'écrire
Sur la pierre
Quelques mots d'amour
Avant le rendez-vous
Sans se presser comme un dimanche.
Joie et chaleur
D'une journée à tire-d'aile
Se sont joints les poussins de l'âme
Rendus visibles
Par les deux aiguilles de l'horloge
Dandinement de la poule rousse
Élevée hors abîme
Un brin d'herbe au travers du bec
Juste retour à la source
Le cœur léger
La main tendue
Pour le grain à la volée
En riant
Devant le paillou vidé
Poches trouées
Sous l'ombre descendue du frêne.
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