Sylvain GERARD . oeuvre 2 - L'homme à sa fenêtre
Visage émacié du jeune homme
au sortir de son éducation
déjà apte à saisir
le contagieux imbroglio
des amoncellements de la connaissance .
Et en effet il connaît le monde
le jeune homme au visage émacié
sans yeux, sans mains, sans jambes mais bouche ouverte
il capte l'au-delà
lui le gardien du dehors
et dans son for intérieur
il est capharnaüm des accumulations
lui le récipiendaire des turpitudes et des passe-droits
au nez et à la barbe des anciens
il est le plus habile des hommes
à combattre le jugement
lui l'ingénieux à la destinée zigzagante
le rouleur de rochers
aux sources propitiatoires
lui coupable de brigandage
il offre sa vie par son supplice indicible
que s'emploient
les faiseurs de rêves, les poètes, les mystiques,
à ne jamais se méprendre sur les foudres célestes
pour s'entaillant le ventre une nuit ultime
être foudroyé par ce qu'il voit .
Calme et ivresse
un masque gît devant nous
riche en sa mythologie avérée
le masque d'accueil des reconstructions
où rassembler les fragments de ce corps épars .
Ô épouse sœur
même s'il me manque le sceptre
j'ai interrogé et amorçé la vraie vie
celle des lois de bulles
que seuls atteignent chamanes, poètes, prophètes,
"cordeliers" et "bouclés"
- ( les tenants de la théorie des super cordes et de la gravité quantique à boucles )
tous adeptes de l'espace lacunaire des eaux retirées .
Il n'est de plus grand vide
que d'en appeler à la lumière
fenêtres ouvertes
nous les oiseaux du verbe
nous les remueurs de la force de l'envol .
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