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la présence à ce qui s'advient
9 septembre 2014

Tu es seul , tu es nu

 

P1030823

 

      Et c'est bien ainsi ,

car cela n'a pas été facile

d'oublier les guenilles

de l'enfant construit dans l'obéissance

et de l'adulte formaté

sommé de fléchir le col

devant le joug des savoir-faires sociaux .

 

Tu as vécu

tu as parcouru le monde

tu as éprouvé la souffrance

et muter

sans toujours naître à toi-même  .

 

Le mimétisme qui t'a fait survivre

n'est qu'un cache-misère

devant l'épreuve ultime ,

n'est qu'un cache-sexe

devant la pulsion à perpétuer l'espèce ,

n'est qu'un cache-cœur

par le forçage des sentiments à évacuer le malheur ,

n'est qu'un cache-nez

pour n'avoir pu respirer les effluves d'un nouvel-âge ,

n'est qu'un rince-doigts 

pour n'avoir pu manipuler la connaissance ,

n'est qu'un croche-pied

pour tes envies d'espaces inassouvies ,

n'est qu'un cloche-pied

pour avoir fait des choix

sans soutenir plus avant le paradoxe créatif

marche imposée

aurore vers la transdisciplinarité  .

 

Tu es figé

tu es fossilisé

et le vent du désert

au crible de ses particules

fait disparaître les protections charnelles

squelette vibrant

livrer au grand vide  

le chant premier des origines  .

 

Il est des cadavres desséchés

aux graphismes mystérieux

que l'aventurier rencontre

et croque sur le carnet de voyage ,

 menues tâches d'encres 

traits aigüs et blanchis

d'entre les traces

d'un temps ailleurs

d'une conscience autre .

 

Il est des parenthèses

de mise en scène

de rodomontades

de mise sous tutelle

où ne plus s'appartenir

objet de convenances

alors qu'il y a tant à faire

nous  

les sujets du royaume 

en conquête de notre humanité  .

 

Juste un geste

juste une chanson pour embrasser l'univers

pour signes de Vie

unir l'eau et le feu

sous l'arche des solitudes  .

 

Être en étincelle d'être

le frisson des morsures

sans que l'esprit ne se relâche ,

être

hors du chaos

l'émerveillement

nous les rousses fourmis livrées

au précipité de nos occupations quotidiennes ,

être impérativement responsable  .

 

Puis avant que le sabot

ne lève la poussière d'une sente blanche

savoir couper court aux illusions ,

être enjoué

des souvenances passagères

juste ce qu'il faut ,

être en haleine

à perdre le souffle

et que vienne

en notre attente

la lumière du fond des âges

au précipité des chose sues

sans abris

le regard levé

la verticalité assumé

le sourire aux lèvres

gratifiant d'une entière acception

ces choses

ces éclats

ces brumes

que nul enchanteur de pacotille ne peut déceler  .

 

Reste à la mer de caresser la grève

sous un ciel de traîne ,

à contempler une fois encore

notre chance d'être du mystère  

pour que cela soit ,

de faire 

de défaire

au fil à fil du chemin vert

la bobine de bois ,

dentelée

élastique torsadé

morceau de savon sec

allumette désouffrée ,

avançer sur le parquet disjoint

aux épingles couturières abandonnées

à la commissure d'un sourire igné .

 

Ce qui est là ,

cet inattendu ,

d'une façon très intense ,

c'est la vie avant la mort ,

la nôtre

celle qui me porte ,

m'imprègne et m'anime  .

 

Cette vie là ,

l'éternité  .

 

211

 

 

 

Commentaires
A
Magnifique ... ce texte appelle le silence ...
Répondre
la présence à ce qui s'advient
  • La communication, l'initiation, ne se font pas sur commande. Ce sont en effet des mouvements privilégiés, providentiels, au cours desquels se produit un dévoilement né d'une étincelle jaillie du frottement de deux âmes.
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