Entrer comme par effraction
Entrer comme par effraction
Dans le monde des mots
Des mots qui gagnent
Des mots démoniaques
Des mots moteurs
Des mots menteurs
Des mots ouverts
Des mots de tous les jours
Et peindre le vide et le plein de la demeure
Les roucoulades de la matière visible
D'être le maître-passeur
De la culture des deux mondes
Celui d'en haut et celui d'en bas
À portée de longue vue
À l'optique changeante
Pour mieux entretenir ce qui fait sens
Aux ruisseaux de la Terre
En confusion avec ceux qui la pillent
Les morbacs
Les morts à toi et à moi
Au souffle court
Détissant la nuit
Ce que le temps a conçu
Détruisant à corps perdu
Les bois et les plaines
Les montagnes et les mers
Ces enfants de la forge
Que l'éponge sanguinolente des guerres
Entassent dans les fosses communes
Écrasant les cœurs et les crânes
À coups de masse
Sur l'autel battu par les vents
Murmures frémissants et continus
Perçus entre les roseaux du marais de la honte
Ce piège des hommes valeureux
À suivre des yeux
L'oiseau du printemps
Qui seul connaît
De son chant qui résonne
Tard le soir
Les saveurs du sentier ancien
Au fond de nos entrailles
Passe-droit essentiel
Disposé
Aux dimensions vécues
Du givre tôt venu
Posé sur la soie de l'ouvrage.
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