L'homme de la pierre
L'homme de la pierre
Assis devant la rose
Comptait lentement
Ses années passées
À la lumière sèche de son visage
Reflétant la brume montante de la vallée
Aux messages imaginés.
Afin de complaire à cette maraude
Il écrivait calme et appliqué
De sa plume sergente major rêche
Quelques faits de ses origines
D'un tremblement des mains
À faire coupe rase
Du regard des vivants.
Au mitan de la nuit
Ses ailes avaient fleuri
À battre campagne
Dans les halliers de l'oubli
Quand paupières sèches
Les algarades des regrets
Somnolaient naufragées.
En fin de journée
Alors que les chasseurs brûlaient leurs dernières cartouches
Il avait remis son tablier bleu
Par dessus son pull effiloché
Pour entonner une dernière fois
" Sur le pont du Nord
Un bal y est donné ".
Fissures à l'âme
Son cœur de crépon tremblait
Devant l'évidence
Sa proie ses repères
L'absolue déliquescence des jours
Passés en retour
À pourvoir aux brûlures du désir.
L'absence le tirait par la manche
Au pied de cette allée couverte
Carrefour des remontées
À écouter le chant déclinant des oiseaux
Dans l'attente de ce qui reste à faire
Avant que ne s'échappe de la forêt
Le hululement de la chouette.
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