Mêler la flamme à la tourbe
Mêlant
La flamme à la tourbe
Ils eurent tôt fait
D'empanailler le cercle de feu
D'une brume suspecte
Chargée d'escarbilles
Crépitantes et odorantes.
Puisant à même le sol
La terre de bruyère
Ils franchirent la passe
Pour se retrouver devant le grand mur
Au visage incrusté
De celui qui nous attend
Sorti tout droit de la matrice
Gluante échappée à l'encan de la nuit.
J'atteste
Qu'en repoussant les limites
La pierre sculptée ouverte
Poussières de lumière propulsées
De l'ordre de l'extase
Sans que s'établisse un matin
La justesse vérifiée
Aux mains de l'espoir.
Cette demeure
À la pergola incertaine
Devant les yeux
D'un corps arc-bouté
Les membres agités
Hors du langage
Raclait un brouet de mots
Chuchotés dans la foulée.
Père m'a mis à l'oreille
Cette drôle de pendeloque
De végétaux rassemblés
Alors que broutaient les herbivores
Dépoluant à foison
Le fond de la vallée
Écarquillée entre les lèvres de la montagne
Pouffant d'un rire de circonstance.
Mère m'a pris la main
Effeuillant au passage des hongres
Les feuilles chargées de tanin
Pour qu'ensemble
Régler les comptes
En collaboration avec les tenants de la solidarité
Nous qui avons arraché la menthe et la jonquille
Pour faire plus propre.
Le noyau perdure
Ultime liberté
D'un au-devant de la mémoire
Pour cette dame
Le chat sur les genoux
Le jardin merveilleux à dessein
Colmatant de possibilités ultimes
Les justes gestes de la création.
( Peinture de GJCG )
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