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la présence à ce qui s'advient
30 décembre 2018

J'ai perdu mon couteau

 

IMG_9793

 J'ai perdu mon couteau   

sur la table   

entre le grille-pain   

et la confiture de marrons,   

disparu   

dans la ruelle des mauvais garçons.      

 

Je suis parti en forêt   

escarbouclée de pins pleureurs   

sève dégoulinante en leurs blessures   

à mesure des feuilles de châtaigniers   

crissantes sous la semelle   

dans leur humide literie.      

Quelques brumes légères   

en limite de visibilité   

se mouvaient vers l'amont   

accompagnées du bruit des moteurs   

sirotant l'asphalte   

de chuintantes lampées.      

 

 

Magnitude sept   

à remonter le chenal   

les dauphins nous suivaient   

sans coup férir   

en limite de l'estran   

aux perles de cristal.       

Les trois jeunes gens   

caracolaient de vignette en vignette   

déposées relevées alignées détournées   

en grande animation   

sur la nappe de mère-grand   

blanche hermine   

et rouge du bonnet.       

 

Y'aurait pu avoir des oiseaux   

mais la basse brume   

étouffait la geste animale   

moqueur toutefois   

un geai déchira la ouate de ces lieux

d'une stridence ravageuse.      

 

Mission accomplie   

nous bûmes force bon vin   

la raclette dégorgea   

ses langues de fromages liquéfiés   

il y eu de la voix   

les adultes haussaient le ton   

les plus jeunes activaient la fourchette   

les femmes riaient ou dormaient.      

 

Mille fleurs poussaient sur le dégorgeoir   

le fossé rempli de mucus   

faisait de l'ombre aux primevères   

l'avancée sagitale de la lune   

finissait son quart.      

 

La maison était de bois   

de chaleur et de cris   

les escaliers à la volée   

déposaient sur le palier   

les alcôves de vie   

la cuisine   

odorante   

le séjour    

au feu de cheminée   

le couchage   

spacieux    

l'informatique   

discrète   

la musique   

toujours présente   

le matériel de montagne   

pendouillant.       

 

Règnait l'ordre concerté   

au hasard des réparties   

c'était féroce   

vivant et complice   

en cette libération des forces vives,   

la jeunesse jouait à se faire peur,   

les adultes catapultaient les bons mots   

tels des pruneaux au sortir du bocal,   

le vieil homme écrivait son défit   

pour que les miettes de l'assaut festif   

subsistent.      

 

J'ai égaré mon laguiole   

et demande aux lutins malins   

de le faire surgir   

entre la pain et le vin   

au sortir du four à bois   

ayant servi la fois dernière   

à rôtir la dinde de dix kilos.      

 

Quatre voiles   

et leurs reflets   

en l'onde des origines   

à papillonner   

en quête de vent   

privant le ciel   

d'un déploiement céans.      

 

Chers humains de ma famille   

j'ai remisé mes médailles   

d'ancien missionnaire   

dans l'ostensoir   

des promesses jadis émises   

entre la lentille et le caillou   

quand le feu débordant de joie   

faisait craquer les articulations   

des anciens    

dont je deviens le parangon.       

 

Mille étoiles scintillèrent   

nous nous mîmes en marche   

les neuf planètes   

autour de notre soleil   

à émettre cette énergie   

de tout temps éraflée   

aux cimaises   

toiles colorées   

sous le pinceau   

des eaux et des forêts   

ma parentèle  

ma mie   

bélisaire effronté   

la goule pleine   

des sucreries de la veille.      

 

 

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  • La communication, l'initiation, ne se font pas sur commande. Ce sont en effet des mouvements privilégiés, providentiels, au cours desquels se produit un dévoilement né d'une étincelle jaillie du frottement de deux âmes.
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