Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la présence à ce qui s'advient
4 février 2024

Prière florentine

 

IMG_2527

La grotte aux rondins   

Décalcomanie d'une errance conduite.      

 

Émerger de l'évanouissement   

Que ça me prenne à la gorge   

Ce vide de 40 à 82 années   

Hors usage de Marie et du Christ   

De la mère à l'enfant mort.      

 

Le marbre de Carrare sans fissure cachée   

Pour chasseur expérimenté   

Ex-chasseur de ce qui se dit   

À saisir l'ombre   

Sans attendre la proie.      

 

La clavicule   

Là dans les décombres   

À remuer les gravats de l'Apocalypse   

Pour retrouver Femme-Christ   

Affliction éternelle   

À la porte du mystère.      

 

J'eus ouï-dire   

Que l'ourse Bianca   

Grognait haut et lèchait la joue   

Puis ventre au soleil   

Se roulait dans la poussière.      

 

Tout est détruit à Pietra Alba   

Grave est la peine des survivants   

Le monstre a tailladé les champs   

Il a jeté bas les oliviers   

Aux quatre vents disposé les entrailles nues   

Jusqu'à passer la main sur la lèvre des morts   

Et l'éponge sur le front des vivants.      

 

Petit homme aux mains calleuses   

À regarder vers le haut   

La pierre qui s'offre   

La pierre tombale qui s'ouvre   

La route battue par la bourrasque.      

 

Par dessous le village qui n'est plus    

Il y a le village du dessous   

Avec ses souterrains   

Où le son de la flûte berce les enfants   

Engrangement des souvenirs   

Palme recouvrant la plaine   

D'une main légère   

Que les mots relèvent   

Maigres mots de l'entendement   

Mots de traîne à se mirer dans les nuages   

Par dessus les sources rares   

Parcourues par les araignées d'eau de la croyance.      

 

Il est mille manières   

De traverser l'Arno sur le Ponte Vecchio   

En regardant l'eau circonvoler sous les arches   

Ou le long de la galerie marchande   

Se gorger des brimborions de la consommation    

Ou vaciller après la sortie des estaminets   

Pour rendre parole et vomis   

À l'implacable éblouissement d'un soleil vainqueur.      

 

Posé là   

Le marbre blanc recouvert de sueur et de sang   

Il est passage secret   

De la base au sommet   

Pour accueillir ce qui vient d'en haut   

Ce qui vient de moi   

Devisant de l'alpha et de l'oméga   

Aux porches des bouges   

À la merci du couteau   

Planté droit dans le ventre de l'homme au fusain   

Le mariole à la plainte profonde   

Prêt à se jeter dans les bras du dernier plantigrade.      

 

0 - 40 - Tout   

40 - 82 - Rien   

Le plus long chemin se décline par le tout ou rien   

Hors les vocalises du ménestrel   

Le corps à contrario de son ombre   

Les courses à travers champs   

Pour mise à l'écart   

De ce que le sculpteur doit au commanditaire   

S'épanouir sans se nuire   

Ferrures éclatées du coffre aux secrets   

Faire Œuvre   

Faire Pietà   

De ce qui pierre à pierre   

Signifie nos mains jointes   

Dans les allées du cimetière   

En fin de cérémonie   

À mi-mots   

Sans voile   

La viole gémissante   

Faisant sourdre quelques sons caverneux   

Tel le grain jeté à la volée   

Vers les moissons à venir.      

 

1403

 

Commentaires
la présence à ce qui s'advient
  • La communication, l'initiation, ne se font pas sur commande. Ce sont en effet des mouvements privilégiés, providentiels, au cours desquels se produit un dévoilement né d'une étincelle jaillie du frottement de deux âmes.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Visiteurs
Depuis la création 67 394